Un hommage a été rendu à la mémoire des disparus.
La cérémonie marquant le 55e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie s’est déroulée dimanche 19 mars en présence des membres du comité cantonal de la Fnaca. A leurs côtés, les élus de la commune, l'adjudant Franck Dessimoulie et le gendarme Garance Colomer pour la brigade territoriale autonome, le lieutenant Jean-Marie Lafitte et les pensionnaires de la caserne Jean-Cabanier. A leur tête, les porte-drapeaux Lucien Doumenc, Serge Gazza, René Authier et Lucien Labarre.
Le cortège a pris la direction du monument aux Morts où Jean-Jacques Aulombard maire, Annie Gazza adjointe, et Gérard Couteau président du comité des Anciens d’Algérie et d’Afrique du Nord, ont déposé une gerbe, avant les prises de parole.
Un hommage solennel a ainsi été rendu « aux compagnons qui ont donné leur vie pour accomplir les missions que la République leur a imposées », avec une pensée pour les Chalabrois Jean Courtade, Paul Hernandez et Jean Roussel. Le président Couteau poursuivait en invitant chacun à « rechercher le chemin de la compréhension mutuelle, de la générosité et du partage, afin de sauver la Paix par le dialogue, la tolérance et l’amitié ».
Après une sonnerie aux Morts et l’hymne national impeccablement exécutés par la formation Batucada, la chorale Eissalabra sous la direction de Maryse Le Roy et Freddy Marty, gratifiait l’assistance d’un chant de paix et de la Marseillaise. Le cortège rejoignait ensuite la mairie en musique, pour le traditionnel vin d’honneur.
A l’issue de cette manifestation du souvenir et de la mémoire, le comité de Chalabre a souhaité exprimer certaines réflexions, par la voix de Gérard Couteau, président du comité des Anciens d’Algérie et d’Afrique du Nord.
« Les membres du comité expriment le vœu que tous les héros inscrits sur les stèles commémoratives de leur sacrifice au cours de l’occupation nazie, soient honorés de la plus haute distinction nationale. Nous tenons à ce que cet oubli honteux soit réparé. Les candidats aux prochaines législatives doivent prendre un engagement à ce titre, pour abroger « les arguments de forclusion ».
Les membres du comité expriment leur désaveu le plus absolu et leur profonde révolte, devant les accusations faites à nos générations de « crime contre l’Humanité » à propos de cette guerre. Les acteurs et témoins de cette guerre, et des événements qui l’ont précédée, ne peuvent accepter une telle abominable accusation, insulte aux millions de jeunes Français qui ont rempli les missions imposées par la République, même au prix de leur vie pour plus de 30.000 d’entre nous.
A l’heure où une pression sournoise et démagogique s’exprime, pour tenter d’abroger notre date commémorative du 19 mars, par des personnalités qui n’ont pas vécu ces événements, les anciens de la FNACA puiseront dans leurs dernières ressources d’énergie, pour combattre de telles intentions. Les 350.000 adhérents ont lutté énergiquement, mais dignement, pour l’officialisation de cette date, au même titre que le 11 novembre et le 8 mai, pour les deux guerres précédentes.
Enfin, alors que plusieurs maires n’ont pas hésité à leur impulsion de haine, en débaptisant des rues du 19 mars au profit de généraux qui avaient certes eu leur période de gloire, et à ce titre, méritent le respect ; mais pourquoi les opposer au 19 mars, plutôt que respecter cette date et baptiser à leur nom une autre rue ? C’eût été un bel exemple de recherche de dialogue et de tolérance en rebaptisant une autre rue, au titre de ces officiers que j’ai eu l’honneur de connaître dans les années 56-57 (année des consignes par la République, « Algérie française »).
Enfin, je tiens à signaler qu’au sein de la FNACA, l’ensemble des adhérents ont chacun leurs convictions, leur philosophie, leurs opinions civiles et religieuses différentes. Ils ont su utiliser leurs différences, dans le respect et la dignité de chacun, afin de créer en son sein, une harmonie entre tous ses membres, à la recherche constante du dialogue, de la fraternité, telles que nous le ressentions dans nos unités combattantes.
Puisse le monde politique prendre exemple sur la FNACA pour abolir tous ces clivages destructeurs qui épuisent notre France depuis des générations ».